Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a visité mercredi 30 mars la centrale nucléaire de Konstantinovka, dans le sud de l'Ukraine, dans le but de mettre en place une «assistance technique» sur fond de craintes d'un accident.
«Je me trouve dans la centrale d'Ukraine du Sud pour rencontrer des responsables gouvernementaux et le personnel ukrainien», a écrit Rafael Grossi dans un tweet accompagné de photos le montrant serrant la main d'employés du site dont il a salué «l'endurance». «Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté.
«Je tenais à vous dire que nous sommes ici avec vous, que nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières et sous toutes les formes possibles», insiste le responsable du gendarme onusien du nucléaire dans une vidéo diffusée sur son compte.
«Pas perdre plus de temps»
L'Agence espère désormais pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des installations. Depuis le début de l'offensive militaire russe il y a plus d'un mois, Rafael Grossi ne cesse de mettre en garde contre les dangers de cette guerre, la première à se dérouler dans un pays doté d'un vaste parc nucléaire comprenant 15 réacteurs dans quatre centrales en activités, ainsi que plusieurs dépôts de déchets nucléaires. «Nous avons déjà évité de justesse plusieurs incidents. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps», avait déclaré mardi le chef de l'AIEA.
Le site de Tchernobyl, victime de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire en 1986, est tombé le 24 février aux mains des Russes. Il a ensuite été victime pendant plusieurs jours d'une coupure d'électricité, tandis que son personnel a été contraint de travailler pendant plusieurs semaines d'affilée sans être relayé. Autre lieu occupé par les Russes, la centrale de Zaporojie, la plus grande d'Europe, a subi le 4 mars des frappes d'artillerie provoquant un incendie et faisant craindre une catastrophe. Rafael Grossi voulait initialement conclure un accord avec Moscou et Kiev et s'était rendu en Turquie le 10 mars pour des négociations avec les deux parties.
Par Le Figaro avec AFP