Au moins 137 personnes sont mortes en Inde quand un pont piétonnier suspendu enjambant une rivière s'est effondré dimanche soir dans l'État du Gujarat (ouest), a indiqué la police locale.
Les autorités ont estimé que 500 personnes, y compris des femmes et des enfants, célébraient une fête religieuse sur le pont et aux alentours, lorsque les câbles qui le soutenaient ont cédé peu après la tombée de la nuit.
Selon le chef de la police locale, P. Dekavadiya, 137 morts avaient été dénombrés lundi après-midi, dont une cinquantaine d'enfants. Le plus jeune était un petit garçon de deux ans, a-t-il précisé. Un homme politique local, Kalyanji Kundariya, a dit à la presse avoir perdu 12 membres de sa famille dans la catastrophe, dont cinq enfants.
Neuf arrestations pour homicides involontaires
Le gouvernement de l'État a nommé une équipe de cinq enquêteurs pour déterminer les causes de l'effondrement du pont, a ajouté M. Yadav. Neuf personnes ont été arrêtées ce lundi. Toutes associées à une entreprise qui assurait l'entretien du pont à Morbi, elles font l'objet d'une enquête pour homicides involontaires, a déclaré l'officier de police, Ashok Kumar Yadav, dans un communiqué.
Le pont suspendu, long de 233 mètres, avait été construit en 1880 avec des matériaux importés d'Angleterre, selon les médias locaux. Sandeepsinh Jhala, chef de la municipalité de Morbi, a indiqué qu'aucun certificat de conformité n'avait été délivré avant la réouverture au public, mercredi dernier, de ce pont qui venait d'être rénové. Le chef de la police de Morbi, P. Dekavadiya, a précisé à l'AFP que plus de 130 personnes avaient été secourues. Au moins 15 personnes sont hospitalisées.
Le pont sur la rivière Machchhu, se trouve à Morbi, à environ 200 kilomètres à l'ouest d'Ahmedabad, la principale ville du Gujarat. Selon des informations de presse, l'entrepreneur serait Oreva, un groupe basé à Morbi, qui n'était pas immédiatement disponible pour commenter. Le département du tourisme du Gujarat décrit le «grand pont suspendu» comme une «merveille artistique et technologique». Selon des images de surveillance, la structure s'est balancée avant de céder, précipitant des dizaines de personnes dans la rivière.
Beaucoup ne savent pas nager
«Le pont s'est effondré sous mes yeux», a déclaré un témoin, sans donner son nom, après avoir aidé toute la nuit à porter secours aux victimes de l'accident. «Une femme m'a montré une photo de sa fille et m'a demandé si je l'avais secourue, c'était bouleversant», a-t-il raconté aux médias locaux, «je ne parvenais pas à lui dire que sa fille était morte».
«Le pont était plein de monde», a souligné M. Supran, un autre riverain, avant d'ajouter: «les câbles ont lâché, le pont s'est écroulé en une fraction de seconde. Les gens, d'abord tombés les uns sur les autres, ont chuté dans la rivière». «Nous avons aidé les personnes qui ont pu nager jusqu'à la rive», a déclaré un autre témoin, Ranjanbhai Patel, «mais nous n'avons pas pu sauver la plupart de ceux tombés dans la rivière». Selon lui, la plupart des Indiens ne savent pas nager. Une opération de sauvetage avec des plongeurs, des embarcations et des dizaines de soldats est toujours en cours lundi.
Le premier ministre Narendra Modi, qui se trouvait au Gujarat, dont il est originaire, s'est dit, sur Twitter, «profondément attristé par cette tragédie» et a annoncé des indemnisations pour les victimes. Narendra Modi, attendu sur place mardi, a également affirmé avoir «rarement ressenti autant de douleur dans sa vie».
Le président russe Vladimir Poutine a adressé lundi ses condoléances aux victimes et aux familles des défunts, selon un communiqué du Kremlin. Le premier ministre japonais Fumio Kishida s'est dit «profondément attristé». Le Népal, le Bhoutan et la Grande-Bretagne ont aussi fait part de leurs condoléances.
Les accidents impliquant des infrastructures anciennes et mal entretenues sont fréquents en Inde, notamment les ponts. En 2016, la rupture d'une passerelle au-dessus d'une rue animée dans la ville de Calcutta (est) avait causé la mort d'au moins 26 personnes.
Par Le Figaro avec AFP