Riyad - L'Arabie saoudite et le Canada rétabliront toutes leurs relations diplomatiques et nommeront de nouveaux ambassadeurs, a annoncé ce jeudi le ministère saoudien des Affaires étrangères, à la suite de désaccords en 2018 sur les droits de l'homme dans le royaume.
La diplomatie saoudienne a annoncé la décision de nommer de nouveaux ambassadeurs et de "rétablir le niveau des relations diplomatiques avec le Canada à son état antérieur" jusqu'en 2018, date à laquelle ils ont rompu leurs relations en raison des critiques canadiennes sur les violations des droits de l'homme dans le royaume arabe.
Cette décision est le résultat d'entretiens entre le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, et le premier ministre canadien, Justin Trudeau, en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui s'est tenu à Bangkok en novembre, selon un communiqué commun.
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a également déclaré jeudi que les deux pays "nommeront de nouveaux ambassadeurs".
Un communiqué de son ministère précise que Jean-Philippe Linteau sera le nouvel émissaire canadien dans le royaume.
Le différend entre les deux pays a pris naissance il y a cinq ans, fin juillet, lorsque la ministre des Affaires étrangères du Canada de l'époque (2017-2019) et actuelle vice-première ministre, Chrystia Freeland, a demandé sur son compte sur le réseau social Twitter la libération de deux militants saoudiens détenus par les autorités du pays.
Après cela, les autorités de Riyad ont décidé d'expulser l'ambassadeur canadien et de geler les relations commerciales, qui tournaient autour de 2,770 millions de dollars par an.
Le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays met également fin à une série de représailles que Riyad appliquait contre Ottawa.
La Banque centrale d'Arabie saoudite a ordonné la vente d'actifs canadiens, Riyad a suspendu tous les programmes visant à traiter les patients saoudiens dans les hôpitaux canadiens et à les transférer dans d'autres pays, et a ordonné à des milliers d'étudiants saoudiens de quitter le pays américain.
Cependant, le gouvernement saoudien a maintenu l'approvisionnement en pétrole du Canada et a garanti que les relations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco avec ses clients canadiens ne seraient pas affectées.
Cette annonce de Riyad est la dernière d'une série de rapprochements entre l'Arabie saoudite et d'autres pays, dont l'Iran, la puissance régionale rivale après la Syrie.
Le royaume tente également de redoubler d'efforts pour obtenir un cessez-le-feu au Soudan, où deux généraux sont en guerre depuis le 15 avril.