Menongue (Angola) - Après sept ans d'installation de la Compagnie Sidérurgique de Cuchi (CSC), dans la province de Cuando Cubango, l'usine a les conditions pour démarrer, cette année, la production de fonte brute, avec une prévision de 250 tonnes/jour.
Par Maurício Sequesseque/Diogo Fernandes/Adriano Chisselele, journalistes de l’ANGOP
La fonte est le principal atout pour la production de métal ferreux, en association avec d'autres ressources minières telles que le calcaire et le magnésium.
Dans cette première phase, dont le "coup d'envoi" aura lieu au premier trimestre de l'année en cours, l'unité de fabrication prévoit d'employer 170 ouvriers.
De ce nombre, selon le directeur de la CSC, Wilson Oliveira, seulement 50 seront des étrangers, venant du Brésil.
Selon le responsable, cela est dû au fait que le Brésil a de l'expérience dans la production de fonte brute, dans une association de fer et de charbon.
Il fait savoir que les étrangers auront pour mission de travailler et d'enseigner, afin d'augmenter le nombre d'employés angolais dans l'entreprise.
Il souligne que la présence de l'entreprise à Cuchi, avec plus de 40 000 habitants, représente une contribution à la vie des jeunes de cette localité ainsi que de la province de Cuando Cubango et du pays.
L'institution entend atteindre cinq (5) mille emplois, lorsqu'elle sera pleinement opérationnelle, la deuxième phase commençant en 2024.
En plus de fournir des emplois, l'État sera l'un des principaux bénéficiaires avec la collecte de revenus, par le biais de taxes et d'autres obligations fiscales, afin de s'engager de plus en plus dans l'amélioration de la santé, de l'éducation et d'autres services essentiels.
Minor Manduma, natif de Cuchi, qui travaille à la CSC depuis trois ans, y voit une opportunité unique le développement de Cuxi. L'usine – révèle le jeune interviewé – va fournir des emplois et professionnaliser des jeunes comme lui, contribuant ainsi à la subsistance de la famille. «Je ne savais rien faire, aujourd'hui je suis soudeur », a-t-il dit.
Avec 23 ans et père de deux enfants, avec les revenus qu'il gagne, il se dit en mesure d'acquérir des revenus pour sa famille. Pour cette raison, il espère que l'entreprise continuera à fonctionner afin que davantage de jeunes en fassent partie, qu'ils soient de Cuando Cubando ou de l'extérieur.
Teresa Magalhães, la seule femme parmi les 450 ouvriers de l'usine, dont 400 ouvriers du charbon, est heureuse de travailler comme soudeuse, un métier traditionnel majoritairement masculin.
Elle a appris à souder lorsqu'elle travaillait pour la compagnie pétrolière IREMA, à Cuanza Sul, sa ville natale. "Cela a été une expérience positive et un défi dans ma vie", a-t-elle expliqué.
Travaillant dans le soudage depuis 10 ans, elle dit qu'il a quitté Cuanza Sul en 2020 pour Cuando Cubango à la recherche de nouvelles opportunités d'emploi, avec la foi qu'elle réussirait.
À 34 ans, elle a rejoint la Compagnie Sidérurgique de Cuchi et espère que d'autres jeunes, en particulier des femmes, feront de même.
Domingos Vutale, coordinateur adjoint de la mine Cutato, où la mine est extraite pour la production de fonte brute, travaille à la CSC depuis 2 ans.
Diplômé en génie minier de l'Université Mandume Ya Dembofayo, dans la province de Huíla, il considère comme un rêve de travailler dans l'industrie sidérurgique, où il coordonne toutes les activités opérationnelles de la mine, de l'extraction au concassage et au transport.
Selon la même, les 32 millimètres de ferreux sont réduits à 25, 15 et 10 millimètres, cette dernière mesure étant indispensable pour l'obtention de la fonte brute.
Le directeur général de l'industrie, qui reçoit la matière ferreuse réduite, a fait savoir qu'ils terminaient actuellement la partie électrique pour faire fonctionner l'équipement à pleine capacité.
"Nous avons la salle des machines avec cinq (5) moteurs de 200 chevaux, des tapis roulants, des générateurs, des rodéos et le système de chargement", a-t-il dit, avant d'ajouter que, pour faire fondre le minerai de fer, la température doit atteindre 1 500 degrés Celsius.
Par conséquent, il entend travailler avec l'énergie produite dans l'entreprise elle-même, c'est pourquoi il dispose de deux générateurs d'une capacité de 1 600 KVA chacun qui fonctionneront en alternance. Pour ne pas manquer d'énergie, ils disposeront également d'une centrale thermoélectrique, d'une capacité de production de 16 mégawatts.
Wilson Oliveira a déclaré que l'investissement total de la Compagnie Sidérurgique de Cuchi est de 300 millions de dollars, dont 90 à 100 millions de dollars auront déjà été dépensés pour cette première phase de mise en place de l'usine.
Lorsque la deuxième phase du projet sera achevée, l'industrie produira 1 400 tonnes de fonte brute/jour. La mine de fer Cutato, située à 70 kilomètres de la zone où se trouve l'usine, a une durée d'exploitation utile de 50 ans.
Quant à l'impact environnemental, dans la zone d'extraction et aux abords de l'usine, ils prévoient de repeupler avec des arbres de la même espèce, afin de maintenir un environnement sain.
Wilson Oliveira a indiqué que la fonte brute ne rencontre pas de difficultés dans son commerce international, ne subissant que des fluctuations de prix dues à la dynamique du marché.
Il a fait savoir que les principaux consommateurs de fonte sont les États-Unis d'Amérique et la Chine. En ce qui concerne la Chine, il informe que la CSC a effectué, à titre expérimental, au début de 2022, trois chargements de navires avec du minerai de fer brut, d'environ 150 000 tonnes, via le port de Sacomar, dans la province de Namibe.
Il précise que cette expédition de minerai de fer brut a été effectuée vers ledit pays, profitant de l'excédent de production, puisque l'usine n'a toujours pas la capacité d'utiliser tout le contenu extrait.
