Luanda - Les Réserves Internationales Nettes (RIL) de l'Angola, jusqu'à fin octobre dernier, s'élevaient à 14,24 milliards de dollars américains, ce qui correspond à couvrir environ sept mois d'importations de biens et services pour le pays, selon la Banque Nationale d'Angola (BNA).
En présentant les décisions prises lors de la 114ème réunion du Comité de Politique Monétaire (CPM), tenue les 20 et 21 de ce mois, à Luanda, le gouverneur de la BNA, Manuel Tiago Dias, a également déclaré qu'au cours des 10 premiers mois de 2023, le solde excédentaire du compte des biens s'est élevé à 16,83 milliards de dollars, contre 29,16 milliards de dollars enregistrés au cours de la même période de l'année précédente.
Au cours de la période analysée, ces données ont représenté une réduction de 42,27% (12,33 milliards de dollars), reflétant la baisse des revenus d'exportation de 32,12% (13,92 milliards de dollars).
En conséquence, le directeur de la BNA a indiqué que l'offre de devises sur le marché des changes s'élevait à 8,43 milliards de dollars, soit une réduction de 28,66% par rapport au montant échangé au cours de la même période de l'année dernière.
Sur les marchés des matières premières, il a indiqué que les prix moyens du pétrole avaient diminué, en raison de facteurs liés à l'augmentation de l'offre, soulignant l'augmentation des exportations russes, ainsi que l'attente d'une baisse de la demande, suite au maintien des politiques monétaires restrictives des banques centrales et des incertitudes entourant l’économie chinoise.
Citant le récent rapport du FMI, Manuel Tiago Dias a dit que les perspectives de ralentissement de l'économie mondiale, en 2023 et 2024, restent expliquées, notamment, par la performance des économies avancées et émergentes.
Concernant l'inflation mondiale, il a rappelé qu'elle reste élevée, ce qui oblige les principales banques centrales à rester prudentes quant au renversement de leur position restrictive dans la conduite de la politique monétaire.
Au niveau national, l'inflation mensuelle en octobre s'est établie à 2,15%, principalement expliquée par la contribution de la classe des aliments et boissons non alcoolisées (1,42 points de pourcentage), selon les données de prix publiées par l'Institut National de la Statistique (INE).
Selon l'INE, les plus grandes variations de prix ont été observées dans les catégories Santé (2,66%), Transports (2,54%), Alimentation et boissons non alcoolisées (2,42%), Vêtements et chaussures (2,31%).
En ce qui concerne les contributions par produits, 24 des 732 produits de la matrice de l'Indice National des Prix à la Consommation (IPCN) ont contribué pour 1,18 points de pourcentage à l'inflation totale, correspondant à 54,67%, l'accent étant mis sur le sucre blanc cristallisé (0,15 points de pourcentage), le riz à grains moyens et longs (0,24 point de pourcentage), huile de soja (0,11 point de pourcentage) et chinchard frais ou congelé (0,07 point de pourcentage). En glissement annuel, le taux d'inflation s'est élevé à 16,58 %.
Compte tenu de la trajectoire de l'inflation, il est recommandé de maintenir l'orientation restrictive de la politique monétaire, en vue de l'aligner sur l'objectif à moyen terme, situation qui continuera à être surveillée par la BNA et qui pourrait conduire à de mesures complémentaires, si nécessaire.
Marché monétaire
Dans ce domaine, la Base Monétaire en monnaie nationale, variable opérationnelle de la politique monétaire, a enregistré une expansion de 2,29% en octobre, tandis que les variations cumulées et annuelles se sont établies respectivement à 16,96% et 22,52%.
Selon la BNA, l’expansion accumulée de la base monétaire a été fondamentalement motivée par l’effet expansionniste de l’exécution fiscale.
À son tour, l'agrégat monétaire M2 en monnaie nationale, variable intermédiaire de la politique monétaire, a enregistré une expansion de 1,14% en octobre, portant ainsi l'expansion cumulée à 20,64% et l'expansion sur un an à 22,07%.
Au cours de la même période, le stock de crédit à l'économie, en monnaie nationale, a augmenté de 1,43%, pour atteindre 4,33 milliards de kwanzas. En termes cumulés, l'expansion a été de 15,21% et 2,28% par rapport à la même période de l'année dernière.
Dans le même ordre d'idées, le crédit au secteur privé a augmenté de 0,65% en octobre, après avoir atteint une croissance cumulée de 25,40% et 20,50% sur un an.
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