Luanda - Le ministre d'État à la Coordination économique, Manuel Nunes Júnior, a conseillé mardi le pays de suivre une politique budgétaire prudente et sortir de la situation de récession économique, pour éviter d'avoir une dette insoutenable.
Dans un entretien avec Jornal de Angola, le ministre d’État a estimé qu'il était essentiel que le pays accélère le processus de reprise de la croissance économique et réduise les besoins en dette du Trésor national, afin de résoudre le problème de la dette.
«À cette fin, deux mesures sont essentielles: sortir de la récession économique dans laquelle nous nous trouvons, entrer dans un scénario de reprise de la croissance économique, et suivre une politique budgétaire prudente, afin de réduire les besoins d'emprunt du Trésor national », a souligné le ministre d'État.
Selon Manuel Nunes Júnior, la dette publique (interne et externe) constitue une contrainte majeure aux efforts de développement national, ayant, par exemple, absorbé en 2018 environ 59% des dépenses totales du pays.
Cependant, a-t-il ajouté, ce chiffre est passé de 59% en 2018 à 55,9% en 2020, et on prévoit qu'en 2021, il atteigne 52,5%.
Manuel Nunes Júnior a déclaré que le poids de la dette par rapport aux dépenses globales du pays montre toujours des niveaux élevés, mais la tendance, selon lui, est clairement à la baisse.
Quant à la dette extérieure de l'Angola, il a indiqué que les autorités nationales avaient pris des mesures importantes en 2020, dans le cadre de son reprofilage, afin de créer plus d'espace de trésorerie pour faire face aux grands besoins nationaux.
Parmi ces mesures, il a souligné l'adhésion du pays à l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI), proposée par le G-20, et la négociation avec les principaux créanciers, qui représentent environ 55,2% du service de la dette extérieure de l’Angola, des conditions favorables pour le service restant.
Ce reprofilage avec les créanciers extérieurs, a-t-il dit, permettra le remboursement anticipé d'une partie de la dette jusqu'en 2023, avec la création d'un espace budgétaire d'environ six milliards de dollars dans les deux prochaines années.
Assainissement budgétaire
Dans un autre volet, Manuel Nunes Júnior a déclaré que, malgré les risques qui subsistent, l'exécutif s'attend à ce que 2021 soit l'année de la reprise économique en Angola, avec un taux de croissance positif d'environ 1%.
Il a rappelé que de 2015 à 2017, le pays présentait des soldes négatifs, dont le plus élevé en 2017, avec un chiffre de - 6,9% du PIB.
Cependant, a-t-il souligné, à la suite des mesures d'assainissement budgétaire prises par l'Exécutif, depuis 2017, cette trajectoire s'est inversée et dans les années 2018 et 2019, l'Angola a commencé à présenter des soldes budgétaires positifs.
Il a reconnu qu'en 2020, en raison du Covid-19, l'Angola avait de nouveau un déficit budgétaire de 1,5%, prévoyant toutefois que le pays reviendrait à des soldes budgétaires positifs dès que les conditions économiques le permettront.
"De cette manière, les besoins de dette de l'Etat diminuent et, avec cela, les taux d'intérêt du marché auront tendance à baisser", a déclaré le ministre d'Etat, soulignant que la voie de l'assainissement budgétaire suivie par l'exécutif angolais "est la plus appropriée".