Lubango (Angola) – Les experts en économie de Lubango ont soutenu jeudi que Huila, en raison de sa situation « stratégique », devrait profiter davantage du Corridor de Lobito, notamment pour l’écoulement de sa production agricole et minière.
En réaction aux investissements annoncés dans le cadre de la visite effectuée par le président américain Joe Biden en Angola, l'économiste Amílcar Sanjimbi a déclaré que l'idéal est que le corridor de Lobito devienne une plaque tournante pour le développement d'activités économiques, afin de stimuler la croissance régionale, dont fait partie Huíla en raison de ses liens avec Benguela et Huambo.
En s'inscrivant dans la région du Corridor, Huíla peut explorer son potentiel agricole, en mettant l'accent sur le « Triangle du Maïs », à travers la connexion Caconda/Huambo via la route nationale 120 ou via Lubango/Benguela, par la route nationale 105, un avantage du point de vue de l'emplacement.
Amílcar Sanjimbi a souligné la production de roches ornementales qui, à long terme, si le projet de relier les trois lignes ferroviaires se réalise, réduira les coûts de transport de ce matériau vers d'autres régions d’Angola et pays.
"En réduisant les coûts de transport du granit, il sera possible d'augmenter les revenus d'exportation des opérateurs du secteur, l'État finit par en bénéficier au travers des impôts et cela se reflète dans l'amélioration du bien-être des populations de ces provinces", a-t-il poursuivi.
Le professeur universitaire de macroéconomie a également averti qu'il s'agit d'un processus qui nécessite des investissements élevés et que l'on espère que la visite du président américain contribuera à réduire l'asymétrie de l'information sur le marché international et à résoudre les doutes de certains investisseurs par rapport aux économies africaines.
Un autre économiste, Altino Silvano, a dit que Huila devrait profiter pleinement de ces infrastructures dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des mines et du commerce, pour stimuler l'agrobusiness et faciliter la distribution de ces produits vers d'autres régions.
Le professeur d'économie agraire a indiqué que c’est une grande opportunité pour commencer à s'internationaliser, à être de plus en plus efficaces et à pouvoir exporter une grande partie de ce produit une fois que l'Angola aura atteint l'autosuffisance.
Il a souligné que Huila, étant donné qu'elle possède l'une des plus importantes réserves minérales du pays, doit disposer d'un levier dans le Corridor pour faciliter l'exportation de ces produits, stimuler le développement local et générer des emplois.
"D'autres aspects dont nous pourrions profiter sont la question du commerce et de ses infrastructures, dont l'expansion bénéficierait à Huila, en stimulant les micro, petites et moyennes entreprises, ce qui favoriserait la diversification économique que nous souhaitons tant", a-t-il souligné.
La visite du Président américain, selon le professeur d'économie et de finances publiques, aura un impact significatif dans le contexte de la diplomatie économique, car si l'Angola investit dans son image à l'étranger, cela influencera « positivement » le contexte de l'économie angolaise, avec l’émergence des investissements.
Le président Joe Biden a effectué une visite de trois jours en Angola, dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale, au cours de laquelle il a visité le Musée de l'esclavage et participé au Sommet multilatéral sur le corridor de Lobito, un projet financé par les États-Unis d'Amérique et ses partenaires.
Le corridor de Lobito est une structure qui comprend une ligne ferroviaire qui relie l'Angola à la République démocratique du Congo (RDC) et à la Zambie, permettant le transport de minéraux et de matières premières vers le marché mondial.
Sous gestion privée depuis 30 ans, à travers le Consortium « Lobito Atlantic Railway », formé par les sociétés Vecturis, Trafigura et Mota Engil, le corridor intègre Port, le terminal Minier, l'aéroport international de Catumbela et le Chemin de fer de Benguela (CFB), dont la ligne s'étend sur 1 344 kilomètres jusqu'à Luau, à Moxico.
Dans ce contexte, l'Exécutif angolais prévoit déjà la construction d'une ligne de 259 kilomètres de long, qui reliera le pays à la Zambie, partant de la municipalité de Luacano (Moxico) jusqu'à la région frontalière zambienne de Jimbe.
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