Luanda - La Banque nationale d'Angola (BNA) a récemment ordonné aux institutions financières de limiter les relations d'affaires ou les opérations financières avec des personnes provenant de pays à très haut risque de blanchiment d'argent, de financement du terrorisme et de prolifération d'armes de destruction massive.
Il s'agit de pays comme la République populaire démocratique de Corée du Nord et la République islamique d'Iran, juridictions à haut risque soupçonnées d'appliquer des contre-mesures indiquées sur le site du GAFI-Groupe d'action financière, qui maintient la liste de ces pays inchangée depuis la session plénière de février 2020.
Selon la lettre circulaire n°5-2023 du 11 juillet, à laquelle l'ANGOP a eu accès, les orientations font suite à la réunion plénière du GAFI, qui s'est tenue du 21 au 23 juin de cette année, qui a défini les politiques de prévention et d'interruption des flux financiers qui entretiennent la criminalité et le terrorisme.
Dans ce contexte, dans le cadre de la Circulaire de la BNA, les contre-mesures à appliquer par les établissements financiers mentionnent également l'évaluation ou la modification, le cas échéant, de la cessation des relations de correspondance avec les établissements des pays concernés.
La Banque centrale donne également son avis sur la nécessité d'imposer des obligations d'audit externe aux groupes financiers en ce qui concerne leurs succursales et filiales situées dans les pays concernés.
"Ne recourez pas à des tiers situés dans les pays en question pour effectuer des segments du processus de diligence raisonnable concernant les clients", lit-on dans la lettre circulaire signée par le directeur du département de conduite financière de la BNA, Osvaldo Manuel Pedro dos Santos.
La BNA guide également la mise en place des mécanismes pertinents de déclaration renforcée ou de déclaration systématique des opérations financières.
Toujours selon la Lettre Circulaire, il est conseillé aux institutions financières d'adapter les mesures de vigilance renforcée, aux termes du nr. 1 de l'article 28 de la loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent (20/05, du 27 janvier) et examiné avec un soin particulier, toutes les relations d'affaires, transactions et opérations occasionnelles impliquant la République de l'Union du Myanmar.
La République de l'Union du Myanmar, selon le GAFI, est une juridiction soumise à une pondération particulière des risques qui lui sont associés.
"Si vous comprenez que les mesures de vigilance renforcée appliquées ne sont pas suffisantes, n'envisagez pas la résiliation de la relation d'affaires ou des transactions", lit-on.
Pour les pays ou juridictions sous surveillance continue, la BNA guide l'application de mesures de vigilance renforcées, qui s'avèrent proportionnées au risque concrètement identifié, dans le cadre de la loi relative à la prévention du blanchiment de capitaux.
La liste comprend des pays tels que l'Albanie, la Barbade, les Émirats arabes unis, le Burkina Faso, les îles Caïmans, Gibraltar, Haïti, le Yémen, la Jamaïque, la Jordanie, le Mali, le Panama, les Philippines, le Sénégal, le Soudan du Sud, la Syrie, la Turquie, l'Ouganda, le Mozambique, la Tanzanie, la République démocratique du Congo, l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Cameroun, la Croatie et le Vietnam.
La BNA justifie la nécessité de protéger le système financier international des risques liés au blanchiment d'argent, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive (PBC/FT).