Luanda - Le programme d'auto-construction dirigée, approuvé par la Commission économique du Conseil des ministres le 30 mai 2023, s'adresse aux citoyens nationaux qui souhaitent réaliser le rêve de posséder leur propre maison, grâce à l'accès à des lots d'infrastructures, à de nombreux agrovillages et villages de pêcheurs.
Prévu pour être mis en œuvre dans la période 2023-2027, ce programme comprend l'infrastructure de 910 600 parcelles destinées à la population pour l'auto-construction dirigée dans les 18 provinces du pays, dans un investissement de 1,59 milliard de kwanzas.
En vue de minimiser le déficit actuel de logements en Angola, estimé à 2,2 millions de propriétés, ce programme vise également à promouvoir les initiatives privées dans la construction de logements et d'autres services, avec la garantie de la sécurité juridique de la propriété du bien. Ce projet prévoit de réduire le déficit de logements à 49 %, jusqu'en 2027.
Avec cela, le ministère des Travaux publics, de l'Urbanisme et du Logement avance que le programme permettra l'expansion de nouveaux centres urbains et ruraux de manière ordonnée, grâce à la mise en œuvre d'instruments d'aménagement du territoire.
Selon ce département ministériel, ces instruments rendront les villes de plus en plus fortes, inclusives, sûres, résilientes et durables, offrant ainsi aux citoyens une meilleure qualité de vie.
Afin de mener à bien le programme, dont le démarrage est prévu en 2024, le Gouvernement a lancé, le 30 juillet dernier, le projet pilote d'auto-construction dirigée, dans la province de Bié, avec une offre de 1 300 lots, à répartir, dans un premier temps, dans les provinces de Bié, Lunda Sul et Luanda.
A l'occasion, 400 lots ont été mis à disposition pour Bié, le même nombre pour la province de Lunda Sul, tandis que pour Luanda, la capitale du pays, 500 lots sont préparés avec des infrastructures.
Selon le président de l'APIMA, Cleber Corrêa, l'attribution des terres, sur la base d'un projet préexistant, l'inscription des terres au Registre Foncier et la délivrance des contrats liés à l'inscription sont les principaux outils qui peuvent contribuer à concevoir et à organiser, commodément, les prochaines grandes villes du pays.
Avec cela, ajoute-t-il, nous ne ferons plus de subdivisions aléatoires et commencerons à urbaniser les villes comme il se doit, ce qui permettra au gouvernement d'avoir le contrôle sur qui a déjà bénéficié d'un terrain, par exemple en évitant les courants conflits fonciers en Angola.
En exclusivité à l'ANGOP, le directeur général de la société immobilière "Proimóveis" a précisé que l'inscription de la propriété au Registre Foncier permettra au terrain d'avoir un historique séquentiel des transmissions, à travers les notaires et les conservatoires respectifs.
"Le Programme d'Auto-Construction Dirigée permettra au lot de naître déjà immatriculé ou légalement, ce qui facilitera à son propriétaire d'obtenir plus facilement un crédit auprès d'une banque commerciale spécifique, à condition que les conditions financières soient remplies", a-t-il illustré.
En ce qui concerne la construction d'agro-villages, qui fait également partie de ce programme, Cleber Corrêa espère que les infrastructures respectives sont bien organisées et orientées, pour être une "véritable et grande source de production agricole", créant des dizaines ou des centaines de coopératives.
De plus, la source considère la mise en œuvre des agro-villages comme un grand avenir, car elle envisage des logements décents, en plus de la construction d'écoles et d'hôpitaux, offrant aux familles la possibilité de créer des bases solides afin de développer la région où elles sont insérées.
« Une grande partie de la population angolaise vient de l'intérieur du pays et rêve de retourner un jour dans sa terre natale. Pour cela, il est nécessaire que les conditions de base soient créées, en vue d'attirer les gens dans leurs régions d'origine », a-t-il ajouté.
Pour le président de l'APIMA, l'homme politique devrait voir dans les agro-villages la solution à plusieurs problèmes pour décongestionner les grands centres urbains, améliorer les conditions de vie de la population et une croissance démographique plus répartie sur tout le pays.
Interrogé sur l'état actuel du marché immobilier angolais, l'homme d'affaires a indiqué la disponibilité ou l'octroi de crédit bon marché aux promoteurs de projets immobiliers comme l'une des solutions pour relancer/dynamiser ce secteur en Angola.
Le lancement du projet pilote a été marqué par la remise de 12 contrats aux premiers bénéficiaires de lots pour construction autogérée.
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