NEW YORK (Xinhua) - Virginia Gamba, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, et Pramila Patten, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit, ont fait part jeudi de leur consternations face à l'augmentation alarmante tant en termes d'ampleur que de gravité des violences sexuelles en Somalie.
Selon un communiqué de presse conjoint des deux envoyées, en 2020, 400 civils, principalement des jeunes filles, ont été victimes de viols et d'autres formes de violences sexuelles perpétrés par toutes les parties au conflit en Somalie, une augmentation stupéfiante de près de 80% par rapport à 2019.
Au premier trimestre 2021, ont-elles noté, plus de 100 cas de violences sexuelles contre des jeunes filles ont été vérifiés par les Nations Unies. Souvent, les agresseurs exploitent la vulnérabilité des jeunes filles déplacées, les ciblant lorsqu'elles quittent les camps pour effectuer des tâches ménagères.
Selon les envoyées, les violences sexuelles sont étroitement liées à l'insécurité qui règne en Somalie, marquée par des tensions politiques à l'approche des élections nationales, des affrontements inter-communautaires liés à des conflits fonciers et une recrudescence des activités d'Al-Shebab, qui se sont intensifiées dans le climat d'incertitude causé par la pandémie de COVID-19.
Elles ont souligné l'augmentation significative du nombre de cas de violences sexuelles attribués au groupe Al-Shebab, qui continue d'utiliser les violences sexuelles et le mariage forcé comme tactiques de domination dans les zones sous son contrôle, forçant de nombreuses familles à fuir leur terre.
Les deux responsables ont également noté avec inquiétude le nombre élevé de violations perpétrées par les milices claniques, qui a presque triplé au cours de l'année écoulée, et sont liées à une prolifération des armes légères et de petit calibre. Dans la grande majorité des cas, les auteurs restent non identifiés, ce qui perpétue le cercle vicieux de l'impunité et entrave l'accès aux recours et réparations pour les survivants.