Abuja - Sept personnes ont été tuées et 22 enlevées lors de deux attaques distinctes de jihadistes présumés dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris samedi de sources sécuritaires et auprès d'habitants.
Trois agriculteurs ont été tués jeudi et 11 enlevés par des jihadistes présumés du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) près du village de Bulayobe, aux alentours de la ville de Banki, dans l'Etat de Borno.
Les victimes s'étaient éloignées de la ville de Banki pour défricher des champs avant les plantations.
"Huit hommes armés de l'Iswap sont venus sur quatre motos. Ils ont rassemblé 14 agriculteurs et les ont emmenés. Les corps de trois d'entre eux, portant des impacts de balle, ont été retrouvés plus tard", a indiqué Usman Hamza, un chef de milice qui se bat avec l'armée contre les islamistes.
Un habitant de Banki, Kabir Abdu, a donné une version identique des événements, précisant qu'un de ses amis avait été tué et que son frère avait été porté disparu.
Lundi, 15 personnes qui coupaient du bois avaient disparu à l'extérieur de la ville de Gamboru, dans une zone où les jihadistes de Boko Haram sont très actifs.
Le lendemain, quatre corps avaient été retrouvés dans la brousse, selon Umar Kachalla, membre d'une milice anti-jihadistes à Gamboru. Il ne savait pas où se trouvait les autres personnes du groupe mais soupçonnait Boko Haram de les détenir.
Un habitant de Gamboru, Idris Halilu, a donné la même version des faits.
Les jihadistes de l'Iswap et de Boko Haram prennent souvent pour cibles les personnes allant couper du bois ou collecter de la ferraille, les éleveurs, agriculteurs et pêcheurs qu'ils accusent d'espionner pour le compte des forces gouvernementales.
Ces dernières attaques soulignent les risques encourus par les civils dans les régions rurales du nord-est du Nigeria, plus de 14 ans après le début de l'insurrection islamiste.
Les autorités locales ont toutefois fermé de nombreux camps de déplacés et renvoient les gens chez eux, affirmant qu'ils doivent reprendre leurs activités agricoles et reprendre une vie normale.
L'insécurité est une préoccupation majeure dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
Source: TV5Monde avec AFP