Annoncé perdant de la présidentielle du 9 août, Raila Odinga a qualifié, mardi, de « parodie » et de « mépris évident de la Constitution » ce résultat.
Raila Odinga, perdant de la présidentielle du 9 août au Kenya, a affirmé, mardi 16 août, qu’il poursuivrait « toutes les options légales et constitutionnelles » possibles pour contester les résultats qui ont donné son rival, William Ruto, vainqueur sur le fil.
« Nous le ferons au regard des nombreuses failles dans les élections », a déclaré Raila Odinga, dans sa première allocution depuis l’annonce, la veille, du nom du gagnant. Il a par ailleurs qualifié de « parodie » et de « mépris évident de la Constitution » ce résultat.
« Hier, notre démocratie naissante a essuyé un revers majeur » et « le Kenya fait face à une crise politique et légale profonde », a-t-il poursuivi, dénonçant le rôle joué selon lui par la Commission électorale indépendante et des frontières (IEBC), marquée par des divisions internes. « Nous sommes conscients des préjugés politiques passés de l’IEBC qui ont plongé ce pays dans son chapitre le plus sombre », a ajouté Raila Odinga.
233 000 voix d’écart
Au terme d’une journée marquée par la scission de la Commission électorale, le vice-président sortant, William Ruto, a été déclaré vainqueur au premier tour du scrutin, avec 50,49 % des votes. L’écart est mince : 233 000 voix séparent l’actuel numéro deux du gouvernement de son principal adversaire, Raila Odinga.
A 77 ans, Raila Odinga concourait pour la cinquième fois à l’élection présidentielle. Donné en avance dans les sondages et soutenu par le président sortant, Uhuru Kenyatta, le vétéran de la politique kényane n’a finalement recueilli que 48,85 % des voix.
En 2017, il avait contesté les résultats devant la Cour suprême, qui avait invalidé le scrutin. La crise postélectorale qui avait suivi l’élection avait provoqué des affrontements interethniques et la mort de plus de 1 100 personnes, soit les pires violences depuis l’indépendance du pays en 1963.
Par Le Monde avec AFP