Quatre policiers ont été tués vendredi 12 août alors qu'ils encadraient une manifestation contre l'insécurité dans un important carrefour commercial de l'est de la République démocratique du Congo, en proie aux violences armées, indique l'AFP citant des sources militaires.
Lors de cette manifestation, des hommes armés mêlés à la foule ont surgi à hauteur du quartier Kangote à Butembo (Nord-Kivu, est) et ont tiré sur des policiers qui encadraient les manifestants, a expliqué à l'AFP le colonel MOZEBO E'PAPE, chef de l'armée de la ville de Butembo. «Le bilan provisoire est de quatre policiers tués par ces assaillants qui étaient parmi les manifestants, trois 3 jeeps ont été incendiées», a déclaré l'officier dont les hommes sont venus à la rescousse de la police, alors que des tirs étaient toujours entendus dans la ville.
«Les forces de sécurité sont attaquées depuis ce matin à Butembo (...). Au moins deux policiers, dont le commandant adjoint de la (police) ont été tués», a écrit pour sa part le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) qui dispose d'experts dans cette ville. «La situation est grave pour le moment. Un groupe armé dont nous ignorons la provenance semble envahir Butembo du côté du quartier Kangote», a dit à l'AFP Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo. Quatre Casques bleus avaient été tués à Butembo le 26 juillet lors de manifestations contre les Nations unies. La situation est tendue à Butembo depuis le début de la semaine. Mercredi, deux policiers avaient été tués dans une attaque de la prison de Butembo par des membres du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais).
Les ADF sont accusés d'être responsables de massacres de milliers de civils dans l'Est congolais et d'avoir commis des attentats en Ouganda. Depuis novembre, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes contre les ADF, sans parvenir à mettre fin aux massacres. La zone de Butembo n'est pas concernée par ces opérations. Les provinces du Nord-Kivu et d'Ituri sont placées depuis mai 2021 sous état de siège. Une mesure qui donne des pleins pouvoirs aux militaires et aux policiers. L'est de la RDC est déstabilisé depuis près de trois décennies à cause des activités d'une centaine de groupes armés locaux et étrangers.