Des hommes armés ont tué, vendredi 30 décembre, trois policiers et en ont blessé quatre autres dans une attaque contre un barrage de sécurité dans la ville d’Ismaïlia, sur le canal de Suez, en Egypte, ont affirmé des sources médicales et sécuritaires.
Ces dernières ont parlé d’une « attaque terroriste », la première du genre dans une ville d’Egypte en dehors du Sinaï depuis près de trois ans.
Deux hommes armés sont sortis de deux voitures qui se sont approchées du barrage installé dans un quartier résidentiel d’Ismaïlia (Nord-Est) et ont commencé à tirer à l’arme automatique sur les policiers, ont ajouté les sources de sécurité. Trois policiers ont été tués, et quatre autres blessés, dont un officier. Le bilan a été confirmé par des sources médicales. D’autres policiers ont riposté en ouvrant le feu, tuant l’un des assaillants et blessant l’autre qui a néanmoins réussi à prendre la fuite, d’après les mêmes sources.
Ces dernières années, les attaques contre les forces de sécurité et représentants de l’Etat se sont concentrées dans la péninsule du Sinaï (Est), où une insurrection djihadiste est aujourd’hui en perte de vitesse. L’armée et la police égyptiennes ont lancé en février 2018 une vaste opération « antiterroriste » au Sinaï, où sévissent des cellules radicales dont certaines ayant fait allégeance au groupe djihadiste Etat islamique. Elles combattent également des insurgés radicaux dans le désert occidental, entre la vallée du Nil et la frontière avec la Libye.
Plus d’un millier de djihadistes tués
Plus d’un millier de djihadistes et des dizaines de membres des forces de sécurité ont été tués, selon les chiffres officiels – mais aucun bilan de source indépendante n’est disponible et le Sinaï Nord est interdit aux journalistes. Le canal de Suez, qui voit passer environ 10 % du commerce maritime mondial, représente l’une des premières sources de devises pour l’Egypte.
Ailleurs dans le pays, des attentats ont eu lieu au Caire ces dernières années, en mai 2019, par exemple, sur le site des pyramides de Gizeh faisant dix-sept blessés. En août 2019, toujours au Caire, une vingtaine de personnes ont été tuées lorsqu’une voiture chargée d’explosifs avait percuté trois autres véhicules, provoquant une énorme explosion. En avril 2020, un policier et sept membres d’une « cellule terroriste » ont été tués dans des échanges de tirs au Caire. Ces djihadistes s’apprêtaient, selon les autorités, à s’en prendre à des chrétiens pendant les célébrations de Pâques.
Depuis sa prise de pouvoir, en 2014, après la destitution de Mohamed Morsi, le président Abdel Fattah Al-Sissi a mené une répression féroce contre ses détracteurs, muselant l’ensemble de l’opposition et la société civile. Des ONG dénoncent régulièrement des atteintes aux droits humains en Egypte.
Sources: Le Monde avec AFP