La police a dispersé lundi à coups de matraques une manifestation d'enseignants à Bissau réclamant au gouvernement le paiement de neuf mois d’arriérés de salaires.
Plusieurs centaines d'enseignants s'étaient réunis devant le Palais du gouvernement, siège de plusieurs ministères sur la route de l'aéroport à Bissau, avant l'intervention de la police, selon la même source.
Le rassemblement a été organisé par deux centrales de syndicats d'enseignants parmi les plus représentatives du pays.
"L'Etat doit à des enseignants du primaire et de secondaire recrutés en 2021 et 2022 neuf mois d'arriérés de salaires", a déclaré Seny Djassy, un porte-parole des manifestants.
"Nous déplorons les violences policières. Le gouvernement du Premier ministre (Nuno Gomes) Nabiam nous avait promis de nous donner une avance le (vendredi) 10 juin. Pour quelle raison il ne respecte pas ses engagements vis-à-vis du corps enseignant ?", a-t-il lancé.
Une dizaine de blessés ont été dénombrés dans les rangs des manifestants, a poursuivi M. Djassy. Joints par l'AFP, la police et le gouvernement n'ont pas réagi.
Un enseignant dans le primaire et le secondaire dans le secteur public a un salaire mensuel de quelque 50.000 FCFA (76, 2 euros) en Guinée-Bissau.
Aux bas salaires et au déficit d'infrastructures dans le secteur éducatif, s'ajoutent les nombreuses grèves des enseignants, causes d'un bas niveau des élèves qui peinent à suivre correctement une formation à l'étranger, selon des spécialistes de l'éducation nationale.
Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau reste instable politiquement et militairement.
Par VOA avec AFP