Djamena - La mission militaire conjointe du Nigeria, du Cameroun et du Niger, qui lutte contre l'extrémisme islamique dans la région du lac Tchad, a tué "plus de 100" membres des groupes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), ont annoncé des sources militaires.
"Au cours de cette opération, plus de 100 terroristes ont été neutralisés, dont plus de 10 commandants supérieurs, à la suite de frappes aériennes meurtrières sur les îles du lac Tchad, menées par les forces aériennes coordonnées", indique le porte-parole de l'opération, le colonel Muhammad Dole, dans un communiqué publié dimanche soir au Nigeria.
Parmi les commandants décédés, selon le communiqué, figurent les noms de Dan Buduma, Abubakar Shuwa et Abu Ali.
En revanche, trois militaires et un volontaire civil ont été tués au cours de l'opération et 18 ont été blessés par des engins explosifs posés par les terroristes en fuite.
Le porte-parole militaire a ajouté qu'au cours de ces opérations, "un nombre important de civils, principalement des femmes et des enfants capturés par les criminels, ont été secourus".
La force militaire conjointe a confisqué ou détruit des "armes sophistiquées", y compris des armes de gros calibre, et des véhicules en possession d'éléments des deux groupes.
Selon de précédentes informations de l'armée de l'air nigériane, l'opération de la mission militaire conjointe s'est déroulée le 13 avril au-dessus de lieux suspects, ayant permis d'identifier "un grand nombre de terroristes et un terrain logistique probable", selon un communiqué signé par le porte-parole de l'institution, Edward Gabkwet.
En conséquence, "des frappes aériennes ont été menées le 14 avril 2022 sur Tumbun Rego et sur un camp d'entraînement situé à environ deux kilomètres au nord-ouest de Tumbun Rego", a-t-il ajouté.
Les frappes aériennes auraient été menées avec du matériel des forces aériennes nigérianes et nigériennes.
Les informations de l'armée de l'air nigériane ont commencé par un récit de l'élimination de "plus de 70 terroristes de l'ISWAP" en raison de décès ou de blessures graves.
A cette époque de l'année, avant le début de la saison des pluies, le Nigeria intensifie souvent son offensive contre les extrémistes islamistes, dans un combat qu'il mène depuis plus d'une décennie.
Depuis 2009, le nord-est du Nigeria est un champ de bataille pour le groupe fondamentaliste islamique Boko Haram et sa faction depuis 2015, l'État islamique dans la province de l'Afrique de l'Ouest, dont l'intervention a pris de l'importance, surtout depuis l'année dernière, lorsque le chef de Boko Haram, Abubakar Shekaun , a été tué à la suite d'affrontements entre factions.
Ces deux groupes ont tué plus de 35 000 personnes et déplacé environ 2,7 millions de personnes, principalement au Nigeria, mais aussi dans les pays voisins comme le Cameroun, le Tchad et le Niger, selon les données des gouvernements de ces pays et de l'ONU.
Les troupes gouvernementales nigérianes combattent également des groupes lourdement armés dans le nord-ouest et des tensions séparatistes dans le sud-est du pays.
