New York - L'Organisation des Nations Unies (ONU) a condamné jeudi "l'attaque inacceptable" des "casques bleus" égyptiens en République Centrafricaine (RCA) par la garde du Président Faustin-Archange Touadéra et a exigé une enquête sur les événements.
Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a rappelé que "les attaques contre les casques bleus de l'ONU peuvent constituer un crime de guerre" et a appelé à une "enquête sur cette attaque inacceptable, afin que les auteurs répondent rapidement de leurs actes", a déclaré Guterres, dans un communiqué de son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Dix "casques bleus" égyptiens non armés de la mission de l'ONU en RCA (MINUSCA) ont été blessés lundi, dont deux grièvement, par la garde présidentielle qui a tiré sur leur bus dans la capitale, Bangui.
Les services de Touadéra ont justifié la fusillade en accusant l'armée égyptienne d'avoir pris des photographies de la résidence du chef de l'Etat, ce qui est interdit, et de refuser d'arrêter la circulation de son véhicule.
Les « casques bleus » « ont subi des tirs continus de la garde présidentielle, sans sommation, sans représailles, et sans être armés », a rétorqué la MINUSCA dans un communiqué mardi.
Pendant ce temps, Guterres a adressé jeudi ses "profondes condoléances à la famille endeuillée du civil centrafricain qui a été tué lors de l'incident", a déclaré Dujarric.
La présidence de la RCA, comme la Minusca, avait signalé la mort d'une femme heurtée par le bus des « casques bleus » alors qu'il quittait la zone après la fusillade.
La RCA est en proie à des troubles internes, y compris une guerre civile, depuis un coup d'État en 2013. Ce conflit persiste, mais décline en intensité depuis trois ans, bien que des zones entières du territoire du pays restent hors du contrôle du pouvoir central.
La MINUSCA, déployée dans le pays depuis 2014, compte environ 12 000 militaires et représente l'une des opérations de maintien de la paix de l'ONU les plus coûteuses, avec un budget dépassant le milliard de dollars.
La RCA est tombée dans le chaos et la violence en 2013, à la suite du renversement de l'ancien président François Bozizé par des groupes armés réunis au sein de la Séléka, ce qui a suscité l'opposition d'autres milices, regroupées sous la désignation anti-Balaka.
Depuis, le territoire centrafricain est le théâtre d'affrontements entre ces groupes, qui ont contraint près d'un quart des 4,7 millions d'habitants de la RCA à fuir leur foyer.