Pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1999, le Nigeria pourrait connaître un scrutin à deux tours à la présidentielle. Jamais une élection de ce type n’a semblé à la fois si ouverte et si imprévisible dans le pays, lit-on sur le Monde.
Le président sortant, Muhammadu Buhari, 80 ans, achève son deuxième mandat et ne se représentera pas, en vertu de la Constitution.
Sous son administration, le géant d’Afrique de l’Ouest s’est enfoncé dans une grave crise économique. Fermeture unilatérale de ses frontières entre août 2019 et décembre 2020, restriction des importations de plusieurs produits alimentaires de base : les dernières années ont été marquées par plusieurs mesures controversées.
Fin octobre 2022, la banque centrale a décidé, sans consultation, de remplacer l’intégralité des billets de banque du pays par de nouvelles coupures. Une décision qui a provoqué une gigantesque pénurie de liquidités.
Le bilan, sur le front sécuritaire, n’est pas meilleur. Dans le nord-est du Nigeria, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) a pris le pas sur la branche historique de Boko Haram, dont certains groupes sont toujours actifs. Dans le Sud-Est, les séparatistes armés ont détruit des dizaines de bâtiments publics, bureaux de vote ou commissariats, et tué de nombreux membres des forces de sécurité.
Par ailleurs, des groupes armés surnommés « bandits » sèment la terreur dans le Nord-Ouest, qui a été touché par une explosion des enlèvements contre rançons, ces deux dernières années.