Bamako - Le groupe rebelle touareg Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a accusé l'armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner d'avoir perpétré des meurtres, des actes de torture et des pillages dans le nord du Mali.
Le groupe rebelle a dénoncé, dans un communiqué, la recrudescence d'actes de torture, d'assassinats, d'enlèvements et de vols de biens sur des populations innocentes, imputés à l'armée malienne et aux milices wagnériennes dans "tout le territoire des Azawad".
La CMA, signataire en 2015 d'un accord de paix avec le gouvernement et les groupes armés pro-Bamako, est le plus grand collectif politique et militaire de séparatistes touaregs, qui exercent le pouvoir sur de grandes parties du nord et de l'est du Mali après avoir pris le contrôle gouvernement malien en 2012.
Le communiqué collectif cite, comme exemple des violations, un incident survenu le 6 de ce mois, à Kita, dans la région centre de Mopti, lorsque des militaires maliens et des miliciens wagnériens ont attaqué un marché populaire « faisant des morts, des blessés et des enlèvements".
"La CMA condamne sans réserve ces violations répétées des droits de l'homme, quels qu'en soient l'auteur et le mobile" et "exige la libération des détenus, la cessation immédiate de ces atrocités et la poursuite des auteurs de ces meurtres", lit-on dans la note.
Les rebelles ont également lancé un appel "urgent" aux organisations humanitaires pour qu'elles interviennent en faveur des populations déplacées, afin "d'atténuer les effets de la catastrophe humanitaire en cours".
Malgré la signature de l'accord de paix en 2015 et la présence de troupes françaises, internationales et régionales, le Mali est confronté à des conflits armés, qu'ils soient de nature intercommunautaire ou à justifications prétendument religieuses.
La violence s'est propagée dans le nord et le centre du pays, ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins.