La "charte de la transition", sorte d'acte fondamental lu lundi soir au journal télévisé et signé par le colonel Doumbouya, président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), assigne aux autorités de transition une série de missions, dont l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections "libres, démocratiques et transparentes".
La durée de cette transition sera fixée d'un "commun accord entre les forces vives de la nation" et le CNRD, selon la charte, alors que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) a donné le 16 septembre un délai de six mois aux putschistes pour organiser des élections.
La Cédéao, comme l'ensemble de la communauté internationale, exige en outre la libération d'Alpha Condé, 83 ans.
S'agissant de l'ordre chronologique des différentes missions de la transition, l'ambassadeur de Guinée à l'ONU a indiqué lundi à l'Assemblée générale des Nations unies que la révision des listes électorales et l'élaboration d'une nouvelle Constitution précèderait la tenue des élections.
Le CNT, composé de 81 membres proposés par différentes composantes de la population, dont les partis politiques, la société civile, les syndicats, le patronat ou les forces de sécurité, devra élaborer le projet de Constitution. Les membres du gouvernement de M. Condé et des institutions de son régime ne peuvent être désignés au CNT, selon la charte.
La coalition qui a animé la mobilisation contre le troisième mandat d'Alpha Condé, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), avait réclamé vendredi l'exclusion d'une centaine de personnes, dont de nombreux anciens ministres, juges, gouverneurs et préfets, du processus de transition.