Bissau - L'Union nationale des travailleurs de la Guinée-Bissau (UNTG) va appeler à une grève de 15 jours en août pour donner un "ballon à oxygène" au gouvernement, a déclaré mercredi le secrétaire général adjoint de la principale centrale du pays, Yasser Turé.
"Après avoir noté l'effort que fait le gouvernement pour répondre aux demandes de la centrale syndicale, lors d'une réunion mardi nous avons décidé que nous ferions preuve de flexibilité et nous n'enverrons pas un préavis de grève de 30 jours, mais un de 15 jours", a affirmé Yasser Turé.
Selon le dirigeant syndical, l'UNTG donne un « ballon à oxygène » au gouvernement, car il connaît également la situation et la condition socio-économique du pays.
"Nous disons au gouvernement d'une certaine manière que nous comprenons et que nous valorisons aussi l'effort qu'il fait, mais il nous faut continuer jusqu'au bout", a-t-il souligné.
Yasser Turé, qui est également président du comité d'organisation des manifestations de la centrale syndicale, s'exprimait devant des journalistes lors de la manifestation qui s'est déroulée mercredi à Bissau avec des dizaines de personnes réclamant de meilleures conditions de vie.
« Nous montrons avant tout la résilience du peuple de la Guinée-Bissau, nous démontrons que cette fois nous allons remplir nos obligations dans le processus démocratique et nous envoyons également un message à la population que nous ne sommes pas sur le chemin que le pays fait", a-t-il déclaré, soulignant que les politiques en place doivent refléter les souhaits de la population.
Soulignant que "la vie est insoutenable", Yasser Turé a dit qu'il est difficile pour un chef de famille de regarder ses enfants et sa femme et de remplir ses obligations.
"Dans une démocratie du 21e siècle, ce que nous voyons, c'est qu'il y a une asymétrie complète entre ce que les dirigeants proposent à la population et ce que la population recherche", a-t-il ajouté.
Depuis décembre, le syndicat appelle à des vagues de grèves générales dans la fonction publique, pour exiger du gouvernement, entre autres, le licenciement des salariés embauchés sans examen public, l'amélioration des conditions de travail et l'augmentation du salaire minimum des actuel 50.000 francs cfa (76 euros) pour le double.
La prochaine manifestation a lieu le 3 août, jour de fête nationale, qui marque le massacre de Pindjiguiti, lorsque la police coloniale portugaise a réprimé une manifestation de travailleurs guinéens, causant la mort d'au moins 50 personnes.
