La France va ouvrir « avec 15 ans d'avance » ses archives sur les enquêtes judiciaires de la guerre d'Algérie, entre 1954 et 1962, lit-on sur la RFI.
Une annonce faite par Roselyne Bachelot, la ministre française de la Culture alors que la relation franco-algérienne est en crise depuis des mois.
« Je veux que sur cette question - qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l'histoire à l'oeuvre - je veux qu'on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge » , a affirmé sur BFMTV la ministre. « C'est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. A partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c'est à partir de ce moment-là qu'on peut construire une autre histoire, une réconciliation », a-t-elle poursuivi.
Cette déclaration intervient deux jours après la visite à Alger du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Les relations entre Paris et Alger avaient subi un sérieux coup de froid, après la publication d'un entretien dans lequel le président Emmanuel Macron s'interrogeait sur l'existence d'une nation algérienne, avant la colonisation française.
Les relations sont ensuite devenues glaciales après la diffusion de propos tenus par le président français accusant le « système politico militaire » algérien d'avoir réécrit l'histoire de la colonisation dans « la haine » de la France.
Des propos qualifiés de « très graves » par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, après cet épisode, l'Algérie a fermé son espace aérien aux avions militaires français de l'opération Barkhane au Mali, et rappelé son ambassadeur pour consultation.
Le président français a ensuite fait part de ses « regrets » devant la polémique engendrée et s'est dit « fortement attaché au développement » de la relation bilatérale.