Malabo - Plus de 281 millions de personnes en Afrique ont été exposées à la faim en 2021, soit une augmentation de 89,1 millions de personnes depuis 2014, a révélé lundi, le Directeur général adjoint et Représentant régional de la FAO pour l'Afrique, Abebe Haile Gabriel.
S'exprimant à l'ouverture de la 32e Conférence régionale pour l'Afrique de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui se déroule jusqu’à jeudi prochain à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, Gabriel a également noté que le continent africain était aussi la région du monde où la pandémie de covid-19 s'est le plus ressentie en termes de qualité nutritionnelle.
La malnutrition répandue en 2021 a atteint 21% de la population africaine totale de 1,3 milliard de personnes, "ce qui était plus du double de ce qui s'est passé dans toute autre région du monde", a souligné le Directeur général adjoint de la FAO.
"Des rapports récents indiquent que les niveaux d'insécurité alimentaire extrême dans les pays de la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest ont presque quadruplé entre 2019 et 2022", a ajouté Abebe Haile Gabriel.
Le nombre de personnes exposées à une éventuelle situation de crise ou même pire dans ces zones du continent est passé de 10,8 millions en 2019 à 40,7 millions en 2022, a souligné le responsable.
David Phiri, coordinateur de la FAO pour la sous-région de l'Afrique de l'Est, à qui revient la responsabilité de présenter les priorités de l'organisation pour les deux prochaines années sur le continent, a indiqué qu'"un total de 490 millions de personnes en Afrique vivaient dans l'extrême pauvreté en 2021", un nombre auquel s’ajoute 9 millions de personnes à celui enregistré en 2019.
D'autre part, "environ 1 milliard de personnes en Afrique ne pourraient pas se permettre une alimentation saine en 2020", a ajouté Phiri.
Par ailleurs, si la pandémie de covid-19 « a entraîné la plus forte contraction des économies d'Afrique subsaharienne de toute l'histoire », selon le même responsable, la guerre en Ukraine et ses répercussions mondiales menacent fortement toute perspective de reprise rapide et cohérente.
"La croissance économique, qui devait passer de -1,7% du Produit Intérieur Brut dans le groupe des pays d'Afrique Subsaharienne en 2020 à 3,7% en 2021 et 3,8% en 2022 pourrait bien être compromise par ce qui se passe actuellement en dehors du continent africain », a déclaré le coordinateur de la FAO.