New York - Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (CDH) a appelé mardi à un retrait rapide et vérifiable des troupes érythréennes du Tigré, ainsi qu'à la fin immédiate de toutes les exactions dans cette région du nord de l'Éthiopie.
L'organe des Nations Unies a approuvé une résolution présentée par l'Union européenne qui a salué le cessez-le-feu déclaré en juin par le gouvernement fédéral éthiopien et sa participation à une enquête conjointe sur la situation au Tigré.
Cependant, le CDH a exprimé sa profonde préoccupation face aux exactions à grande échelle dans la région au cours des derniers mois, notamment le massacre de civils et les violences sexuelles.
En particulier, cet organe onusien s'inquiétait de l'implication des troupes érythréennes dans des exactions, notamment des violations du droit international, ce qui a contribué à "aggraver le conflit", rapporte l'agence France-Presse (AFP).
La résolution adoptée mardi par 20 des 47 membres du CHD (14 voix contre et 13 abstentions) appelait à "la fin immédiate de toutes les violations des droits de l'homme, les abus et les violations du droit international humanitaire".
Le texte appelait également au "retrait rapide et vérifiable des troupes érythréennes de la région du Tigré".
L'Érythrée, qui borde le Tigré, est intervenue dans le conflit dès les premiers mois pour soutenir l'armée fédérale dans l'opération militaire contre le désormais ancien gouvernement régional.
Les forces éthiopiennes sont accusées d'atrocités contre des civils du Tigré, telles que des exécutions sommaires ou des viols, qui ont poussé les États-Unis et l'Union européenne à appeler à plusieurs reprises à leur retrait.
Asmara et Addis-Abeba ont nié pendant plusieurs mois toute présence militaire érythréenne en Éthiopie, reconnue seulement en mars par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a lancé le 4 novembre une intervention militaire pour renverser le TPLF, le parti élu et au pouvoir dans l'État.
L'armée fédérale éthiopienne était soutenue par les forces érythréennes.
Après plusieurs jours, Abiy Ahmed a déclaré la victoire le 28 novembre, avec la prise de la capitale régionale, Mekele, contre le TPLF, le parti qui a contrôlé l'Éthiopie pendant près de 30 ans.