Washington - Les Etats-Unis ont condamné "avec véhémence" l'ordre d'expulsion de l'Ethiopie de sept responsables d'agences de l'ONU accusés d'ingérence dans les affaires internes du pays, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Washington « n’hésitera pas » à « utiliser tout outil à sa disposition », a-t-elle ajouté en rappelant que les autorités américaines avaient la possibilité de prendre des sanctions financières contre les protagonistes du conflit ravageant le nord de l’Ethiopie.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a envoyé jeudi des lettres aux sept responsables de l’ONU leur demandant de quitter l'Éthiopie dans les 72 heures.
Des responsables d'organismes tels que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) ont été déclarés " persona non grata " pour " ingérence dans les affaires internes du pays ".
L’annonce du chef de la diplomatie éthiopienne intervient au lendemain de la diffusion d'une interview du chef humanitaire des Nations unies à l'Associated Press, dans laquelle il a qualifie la crise en Ethiopie, où des enfants et des adultes meurent de faim dans la région de Tigré en raison d'un blocus de nourriture, de fournitures médicales et de carburant, ordonné par le gouvernement, comme une « tache » sur la conscience.
Le conflit en Éthiopie a commencé en novembre de l'année dernière, au moment des récoltes au Tigré, et l'ONU a averti qu'au moins la moitié de la prochaine récolte échouera.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée pour renverser les autorités régionales du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qu'il accuse d'avoir orchestré des attaques contre des camps militaires fédéraux.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit jeudi "choqué" par l'expulsion de sept employés d'agences de l'ONU en Éthiopie, en raison de leur ingérence présumée dans les affaires internes, à savoir la guerre du Tigré.