Alors que les rebelles tigréens affirment qu'ils se trouvent à moins de deux cents kilomètres de la capitale fédérale Addis-Abeba, les autorités ont annoncé de nouvelles mesures draconiennes ce jeudi 24 novembre 2021. Un peu plus loin donc dans l'état d'urgence en vigueur depuis le début du mois. Il s’agit de quatre règles à destination des médias et de leurs sources édictées par le commandement militaire, lit-on sur la RFI.
Le décret du commandement militaire stipule d'abord qu'il est interdit de porter un uniforme en dehors du service actif, ce qui pourrait être destiné à contrer les abus de certains soldats et de groupes d'auto-défense. Ensuite, il est interdit à quiconque de fournir, en dehors du cadre de la communication officielle, des informations sur « les mouvements militaires et les résultats sur le champ de bataille ». Cette disposition semble viser d'abord les sources des médias, que ce soit des officiels ou d'autres journalistes ou des experts militaires.
Troisièmement, dit le décret, « les forces de sécurité ont reçu l'ordre de prendre des mesures contre ceux qui cherchent à établir un gouvernement de transition ou un autre gouvernement illégitime en violation de l'ordre constitutionnel. » Cela vise notamment le Congrès fédéraliste oromo des opposants incarcérés Bekele Gerba et Jawar Mohammed, qui a précisément appelé jeudi à la formation d'un gouvernement intérimaire pour sortir de la crise.
Enfin, le décret « met en garde » ceux qui « sous couvert de la liberté d'expression » soutiennent « directement ou indirectement un groupe terroriste », c'est-à-dire par exemple la rébellion tigréenne. « L'agenda actuel de tous les Éthiopiens est de sauver leur pays, dit le texte. Chaque pensée et activité ne doit pas dévier de cet objectif. »