Le président de l’Afrique du Sud, pays parmi les plus pollueurs de la planète qui peine avec sa transition énergétique, a critiqué ce mardi 8 novembre à la COP27 en Égypte des aides financières multilatérales « hors de portée » notamment en raison d’une politique de prêts.
Les pays du Sud auront besoin de plus de 2 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour financer leur action climatique, dont près de la moitié venant d’investisseurs extérieurs, selon un rapport commandé par la présidence de la Cop.
« À l’heure actuelle, l’aide multilatérale est hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêts peu enclines à prendre des risques, assorties de coûts et de conditions onéreux », a reproché, ce mardi 8 novembre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa au sommet de Charm el-Cheikh qui s’est ouvert dimanche.
« Les banques multilatérales de développement doivent être réformées pour répondre aux besoins des économies en développement en matière de développement durable et de résilience climatique », a-t-il poursuivi, prônant une « équité internationale » et une transition « juste et inclusive ».
Un plan d’investissement pour l’Afrique du Sud approuvé
Un plan d’investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé lundi pour la transition énergétique en Afrique du Sud, après un accord de principe conclu l’an dernier lors de la Cop26 à Glasgow.
La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne s’étaient engagés sur une première enveloppe de 8,5 milliards et l’Afrique du Sud devait devenir un exemple de coopération à suivre dans la lutte contre les émissions dans les pays en voie de développement.
Mais les négociations ont été difficiles, le chef d’État sud-africain martelant que des milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires et que les aides sous forme de prêts risquent d’alourdir la dette des pays pauvres.
Un pays très dépendant du charbon
L’Afrique du Sud tire 80 % de son électricité du charbon, pilier de l’économie employant près de 100 000 personnes. Plusieurs centrales doivent être mises à l’arrêt d’ici à la fin 2030.
La compagnie publique Eskom, endettée, est incapable de produire suffisamment d’électricité avec des installations vieillissantes et le pays est en proie à des coupures continues.
Selon la Banque mondiale, l’Afrique du Sud aura besoin d’au moins 500 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Par Ouest-France avec AFP