Le cyclone Batsirai a quitté Madagascar lundi en épargnant les principales villes mais laisse dans son sillage des dizaines de milliers de sinistrés, 21 morts et le "grenier à riz" du centre du pays ravagé, faisant craindre une aggravation de la crise humanitaire.
La grande île de l'océan Indien, qui compte près de 28 millions d'habitants, était déjà sous le choc d'une tempête tropicale, Ana, qui avait fait 55 morts fin janvier, et d'une intense sécheresse dans le sud depuis des mois.
Une succession de catastrophes qui a fait dire ce weekend au président sud-africain, Cyril Ramaphosa, que l'Afrique supporte "à la fois le poids et le coût" du réchauffement climatique.
Lundi, Batsirai a quitté Madagascar "à 07h00 (04h00 GMT) pour sortir sur le golfe du Mozambique", a déclaré à l'AFP Jean-Benoit Manhes, représentant adjoint de l'Unicef dans le pays.
Selon le dernier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), 21 personnes ont été tuées et 70.000 forcées à quitter leurs foyers abîmés ou détruits par des pluies diluviennes et des rafales de vent qui ont atteint jusqu'à 165 km/h.
L'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) craint notamment que de nombreuses victimes soient des mineurs, dans un pays, l'un des plus pauvres au monde, où ils représentent plus de la moitié de la population.
Le cyclone, qui avait précédemment arrosé l'île française de la Réunion, a frappé Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, sur la côte orientale, sur une zone de 150 km de long, peu densément peuplée et agricole.
A Mananjary, son épicentre, les riverains accablés contemplaient leur ville en lambeaux. "La maison s'est effondrée, on ne sait plus où aller, on cherche à manger", a confié lundi à l'AFP Berthine, 22 ans. "Toutes nos affaires étaient dans notre maison, les vêtements des enfants, les fournitures scolaires, tout a été détruit". Lire la suite sur TV5 Monde