Les représentants de l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et ceux des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohammed Hamdan Daglo, ont accepté un cessez-le-feu, à partir de lundi 22 mai.
Cette trêve « entrera en vigueur à 21 h 45 heure de Khartoum [20 h 45 à Paris] le 22 mai », et durera « sept jours », ont annoncé, samedi 20 mai, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, dans un communiqué conjoint.
Elle « pourrait être prolongée avec l’accord des deux parties », a relevé le texte diffusé par le département d’Etat américain.
Selon lui, les belligérants ont « convenu de faciliter la livraison et la distribution de l’aide humanitaire, de rétablir les services essentiels et de retirer les troupes des hôpitaux et des infrastructures publiques essentielles ».
« Les deux parties ont fait part (…) de leur engagement à ne pas chercher à obtenir d’avantage militaire pendant la période de notification de 48 heures après la signature de l’accord et avant le début du cessez-le-feu », ont souligné Washington et Ryiad. Et d’ajouter : « Il est prévu que les pourparlers ultérieurs se concentrent sur des mesures supplémentaires nécessaires à l’amélioration de la sécurité et des conditions humanitaires pour les civils. »
Violents combats à Khartoum
L’espoir d’une trêve intervient sur fond de violents combats à Khartoum. Des habitants de la capitale soudanaise ont fait état, samedi, à l’Agence France-Presse de « frappes aériennes » de plus en plus violentes faisant même « trembler les murs des maisons ».
Depuis plus d’un mois, les troupes d’Abdel Fattah Al-Bourhane et de Mohammed Hamdan Daglo s’affrontent pour le contrôle des lieux de pouvoir. Vendredi, le premier a nommé trois de ses fidèles au sommet de l’armée, limogeant le second de son poste d’adjoint au Conseil de souveraineté et nommant à sa place Malik Agar.
Ce dernier, un ancien rebelle qui avait signé en 2020 la paix avec le pouvoir de Khartoum, a annoncé, samedi, dans un communiqué au ton rassembleur vouloir « arrêter la guerre et s’asseoir à la table des négociations ». « La stabilité du Soudan ne pourra être rétablie que par une armée professionnelle et unifiée », a-t-il déclaré en s’adressant au général Daglo.
C’est l’intégration des FSR dans l’armée qui a sonné le glas de l’union entre le général Bourhane et le général Daglo, depuis le putsch de 2021, lors duquel ils avaient évincé ensemble les civils du pouvoir.
La lutte entre les deux hommes a fait plonger le Soudan dans le chaos. Des témoignages d’occupation de logements, de pillages et autres exactions se multiplient et les représentations diplomatiques n’ont pas été épargnées.
L’ambassade du Qatar attaquée
Samedi encore, le ministère des affaires étrangères soudanais a accusé les « milices des FSR » d’avoir attaqué, vandalisé et pillé l’ambassade du Qatar à Khartoum, emportant ordinateurs et véhicules. Le gouvernement soudanais avait déjà accusé les paramilitaires d’avoir attaqué des chancelleries évacuées : « les ambassades d’Inde et de Corée, le bureau culturel saoudien, la résidence des diplomates suisses et une section consulaire turque ».
L’attaque sur l’ambassade du Qatar n’a pas fait de victime selon Doha, qui avait déjà évacué le personnel. Le ministère des affaires étrangères qatarien l’a dénoncée, affirmant que sa représentation avait été « prise d’assaut et vandalisée » par des « forces armées irrégulières ».
Source:Le Monde avec AFP