L’ancien président burkinabè, renversé par le coup d’État mené par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a quitté sa résidence surveillée pour rejoindre son domicile, où il demeure sous bonne garde, lit-on sur Jeune Afrique.
Son cas commençait à susciter des interrogations de plus en plus pressantes, voire des critiques contre les autorités de transition. Ce mercredi 6 avril, Roch Marc Christian Kaboré a finalement regagné son domicile dans le quartier ouagalais de la Patte d’Oie, où il demeure sous garde militaire. Il y a rejoint son épouse, Sika, et deux de ses enfants.
Résidence surveillée
Depuis son renversement par un coup d’État militaire, le 24 janvier, qui a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir, l’ancien président burkinabè était détenu en résidence surveillée dans une villa ministérielle à Ouaga 2000. Le 17 février, il avait été transféré dans une autre villa de ce quartier huppé de la capitale, où ses conditions de détention avaient été durcies. Il ne pouvait y recevoir des visites qu’une heure par jour et il s’était vu imposer l’interdiction de communiquer avec l'extérieur.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition indique que cette décision de libérer Kaboré a été prise à la suite de « concertations entamées il y a un peu plus de trois semaines avec l’ancien président du Faso ».
Ces derniers jours, le président déchu discutait directement avec les autorités de son retour chez lui. « Ce week-end, les gendarmes qui étaient postés devant son domicile ont été remplacés par des militaires. Nous avons alors compris que quelque chose se préparait », indique un de ses amis intimes.
Inquiétudes des chefs d’État
Depuis que leur ancien homologue burkinabè avait été placé en résidence surveillée, plusieurs chefs d’État de la Cedeao, à commencer par le Ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de l’organisation ouest-africaine, s’étaient inquiétés de son sort et s’en étaient ouverts auprès des autorités de transition.
Le 27 mars, Alassane Bala Sakandé, ancien président de l’Assemblée nationale et patron du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti de Kaboré, avait été brièvement interpellé après une conférence de presse durant laquelle il avait dénoncé la détention de son mentor.