Alger - Le ministre des Affaires religieuses d'Algérie, Youcef Belmehdi, a affirmé jeudi que la Constitution garantit la liberté de culte, bien qu'il ait rappelé que "l'Islam est la religion de l'État", trois mois après que les autorités aient ordonné la fermeture de Caritas, a informé le site Noticias ao Minuto.
Youcef Belmehdi a qualifié les informations sur la fermeture des temples de "rumeurs" et a déclaré que "ces lieux ne sont pas des églises, mais des installations qui n'ont pas respecté les règles et les lois sur la construction et l'urbanisme et qui n'ont pas l'autorisation de procéder à cette activité religieuse ».
Belmehdi a fait valoir que la loi algérienne protège les sites religieux de "l'influence politique ou idéologique", ainsi que l'intégrité de leurs fidèles.
Il a également souligné que son département est "ouvert" au dialogue, afin de "combattre" les discours de haine et le radicalisme, tout en garantissant les libertés et la protection de toutes les confessions.
"Les valeurs nobles de la société algérienne sont une voie authentique, profondément enracinée et un exemple à suivre dans la culture de la coexistence", a conclu l'homme politique lors d'une conférence organisée par la commission nationale des religions non musulmanes.
Pour sa part, l'archevêque d'Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, a insisté : « L'Église catholique en Algérie a choisi, depuis l'indépendance du pays, d'être une Église citoyenne dans une société pluraliste, car le fondement de notre action est la capacité de faire le bien selon notre foi et non évangéliser ».
Fin septembre, l'Eglise catholique d'Algérie a annoncé la décision du gouvernement de fermer "définitivement" l'organisation Caritas et l'arrêt de toutes ses activités et actions de secours menées par ce service humanitaire de l'Association diocésaine algérienne (ADA).
En juin dernier, Amnesty International (AI) signalait l'arrestation d'une vingtaine de membres de la minorité musulmane Ahmadiyya, une communauté messianique fondée au Pakistan au XIXe siècle, pour "dénigrement" de l'islam et "participation à un groupe non autorisé".