Alors que le président sud-africain Cyril Ramaphosa est sous pression pour une prise de parole « imminente », les cadres de son parti Congrès national africain (ANC) ont convoqué une réunion « d’urgence » vendredi 2 décembre. Cela pour débattre du rapport soupçonnant le président de possibles « violations et des fautes » après la découverte d'importantes sommes chez lui. S’il pourrait être destitué, le moment est aussi délicat pour l’ANC, qui doit choisir un nouveau leader.
Ce rapport paraît alors que le parti du président sud-africain prépare un rendez-vous important : mi-décembre, le poste de président de l'ANC est à nouveau en jeu et le parti connaît des dissensions en interne. Le ou la titulaire serait susceptible d'être à la tête de l'État sud-africain à l'issue des élections générales de 2024 si l'ANC reste majoritaire.
Toute la journée de jeudi, Cyril Ramaphosa a consulté au sein de son parti, selon son porte-parole Vincent Magwenya. Serait à l'étude « un certain nombre d'options dans le meilleur intérêt du pays ».
Est-ce que l'option de la démission est sur la table ? Est-ce que le président sud-africain – élu en 2018 notamment sur la promesse de lutter contre la corruption – risquera de voir le Parlement étudier l'hypothèse d'une procédure de destitution mardi 6 décembre ? Ses fidèles lui auraient dit de ranger sa lettre de démission dans le tiroir, convaincus que la majorité du parti, l'ANC est prête à le soutenir. Cette supposition sera mise à l'épreuve des faits aujourd'hui à l'issue de la réunion d'urgence des cadres de l'ANC. Soutiendront-ils Cyril Ramaphosa, ou demanderont-ils au président de démissionner pour ne pas entraîner le parti dans sa chute ?