Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi soir l'état de catastrophe nationale pour tenter d'endiguer la profonde crise de l'électricité qui mine le quotidien et l'économie de la première puissance industrielle du continent.
Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement. Le pays manque d'électricité et la rationne en imposant des coupures programmées. Ces délestages ont duré jusqu'à près de 12 heures certains jours, la pénurie s'étant aggravée depuis l'année dernière.
"Nous déclarons l'état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l'électricité et ses conséquences", avec effet immédiat, a déclaré M. Ramaphosa, 70 ans, depuis l'Hôtel de Ville du Cap où il a tenu son discours annuel sur l'état de la Nation.
"A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires", a-t-il poursuivi. "Dans l'immédiat, la tâche consiste à réduire significativement et dans les mois à venir l'intensité des délestages pour, à terme, y mettre fin".
L'état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. Le parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain) avait affirmé la semaine dernière avoir donné "des consignes claires" et sommé le gouvernement d'adopter cette disposition.
Des aides aux entreprises notamment du secteur alimentaire, particulièrement touché par la crise, seront débloquées, a annoncé le chef de l'Etat. Les hôpitaux et les stations d'épuration seront si possible épargnés par les coupures.
Un ministre de l'Électricité rattaché à la présidence doit être nommé.
Source: TV5 Monde