Luanda - Le président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, a déclaré mercredi, à Luanda, que l'Afrique devrait avoir une place au G20, "non par fantaisie", mais parce que le continent se situe "entre la 5ème et la 8ème économie mondiale".
"Comme nous l'avons déjà souligné dans le dernier consensus africain que nous avons eu, nous demandons également une place pour l'Afrique au sein du G20. Ce n'est pas une fantaisie, l'économie africaine représente plus de 2,6 milliards de dollars de PIB (Produit Intérieur Brut)", a déclaré ce mercredi le président de la République du Sénégal.
Selon Macky Sall, l'Afrique « peut être entre la 5ème et la 8ème économie mondiale et donc, dans ces rendez-vous de la grande politique mondiale, l'Afrique ne peut pas être invitée, l'Afrique doit participer en tant que membre à part entière ».
Pour le Chef de l’État sénégalais, qui s'exprimait mercredi, au palais présidentiel, à Luanda, dans le cadre de sa première journée de visite officielle en Angola, le continent africain a "d'énormes défis à relever".
"Dans le domaine de la résilience et de la relance de nos économies, nous avons vu peu d'avancées dans l'initiative du G20 sur la suspension de la dette, peu d'avancées également dans la réallocation des tirages spéciaux", a-t-il souligné.
Macky Sall a fait savoir que la situation représente « des obstacles supplémentaires à l'accès au crédit dans de bonnes conditions pour les pays africains ».
"C'est pourquoi j'ai lancé l'idée d'une agence d'annotation (financière) panafricaine et ce n'est pas important de simplement créer cette agence, mais il faut aussi qu'il y ait beaucoup de collaboration avec nos agences internes", a-t-il soutenu, réitérant la nécessité pour l'Afrique d'avoir une place au sein du G20
"C'est un défi où il faut de plus en plus élever la voix, il faut vraiment avoir des voix africaines fortes pour dénoncer ces injustices".
Le président de l'Union africaine a également déclaré espérer compter sur João Lourenço pour "prendre et amplifier nos messages en tant que membre du bureau de l'Union africaine".
Sur le conflit en Ukraine, Macky Sall a estimé qu'il "menace gravement nos pays avec les produits de première nécessité et aussi avec la hausse des prix".
"Comme nous l'avons dit lors de notre rencontre, il est très important que l'Afrique continue d'exiger la fin des hostilités et continue également de rester neutre dans cette guerre, en n'entrant pas dans des conflits impliquant l'ouest et l'est", a-t-il conclu.